15 Jul
Les femmes renardes. Légendes chinoises.

Singapour est un creuset de vieilles traditions chinoises ou se croise encore de nos jours, comme à Taiwan, des mythes fondateurs de la culture identitaire et littéraire de la Chine et des langues chinoise presque oubliés. Fort heureusement, il s’y trouve préservés les mythes et légendes chinoises antiques. La femme-renarde est présente dans de nombreuses cultures asiatiques, que ce soit dans celle de la Chine, des Corées, des peuples des steppes ou du Japon. Si son image, bien plus que son contour mythologique, est connu de certains Occidentaux s’intéressant à la culture japonaise, elle reste toutefois encore méconnue, aussi bien par les Chinois que les non-chinois. La femme renarde ou 狐狸精 (1) est un mythe fondateur chinois et par conséquent, il s’est installé par influence en Corée, Mongolie et au Japon à travers le moyen-âge. Grace a la diaspora chinoise, il est aussi présent dans l’ensemble du sud-est asiatique, comme au Viêtnam, où elle se fait appeler Hồ Tinh (狐精). 

Mais de quoi s’agit-il ? 

La femme renarde est une bête dotée de pouvoirs magiques, qui peut se transformer en une jolie femme pour captiver les hommes. Le plus ancien document relatif à la femme renarde se trouve dans le Shanhai Jing (2), qui aurait été compilé au cours de la période des Royaumes combattants du printemps et de l'automne en Chine (3). Parmi les écritures de la montagne et de la mer (2), le contenu du Sutra Namsan (南山經) montre les caractéristiques d'un monstre mangeur d'hommes. Dans les romans anciens de la dynastie Yuan (4), « Quanxiang Pinghua » ou 全相平話 (5), la première épouse du roi Zhou de la dynastie chinoise Shang, fait référence au renard à neuf queues (autre nom de la femme renarde) ou il est décrit comme une incarnation. Cette histoire a voyagé au Japon et est apparue sous la forme de la légende dite Tamamo-no-Mae (6), qui a exercé une grande influence sur le monde de la sous-culture de la période Edo. Un renard à neuf queues apparaît également dans Journey to the West, sorti sous la dynastie Ming (7). Dans le cas du Vietnam, l’histoire ressemble beaucoup aux mythes véhiculés dans la communauté Peranakan (8) d’on, je suis en partie issue et où il s’agit d’un renard à neuf queues, qui apparaît dans le mythe fondateur Hakka, ayant un esprit millénaire, se transformant la nuit en fantôme ou en femelle humain et sortant de sa tanière pour s'attaquer aux gens. Les Vietnamiens l’appellent « Hồ Tinh ». Ce monstre est vaincu par « Lạc Long Quân » (貉龍君) (9), qui l'épuise en combattant pendant trois jours avec la magie du tonnerre et du vent, puis l'étrangle avec un nœud coulant, fait de fil torsadé de cinq couleurs. Lac Long Quan est né de la fille du roi Loc Tuk et du roi dragon, qui dirige le pays appelé « Sik Kui ». Il est un héros et un roi qui voyage librement dans l'eau et possède un grand pouvoir. Le renard à neuf queues du Vietnam, qui a survécu pendant trois jours à la bataille face à lac Long Quan, possède une histoire splendide dans la mesure où il est un trophée des exploits mythiques du héros fondateur. Ce mythe occupe une position équivalente dans le mythe Dangun en Corée. 

Conflit culturel oblige, il y a souvent des débats pour savoir si la femme renarde est d’origine chinoise ou japonaise, comme les nombreuses théories selon laquelle Tamamo-no-mae est à l'origine de tous les renards à neuf queues. Quoi qu'il en soit, même si les renards n'ont pas nécessairement neuf queues, comme le montrent les archives montrant des renards en Chine, Corée et Japon, légendes populaires souvent mêlées à la religion, des renards appartenant aux Cinq Empereurs (10) en Chine et des renards liés à la religion Inari au Japon (17), l'animal lui-même a attiré l'attention humaine depuis l'Antiquité. 

Vers le XIe siècle, les renards étaient si appréciés dans les mythes et légendes, qu'il existe des archives chinoises selon lesquelles, quiconque abattait un renard à mort était condamné à l'exil. On dit également qu’il n’a pas vraiment neuf queues, mais sa fourrure serait divisée en neuf branches, ce qui lui donnerait l’apparence de neuf queues, mais il n'y a qu'une seule vraie queue qui contient de la chair et des os. Ou encore, il y a des cas où on explique que si une queue a neuf fourches, c'est une bête céleste vivant avec les Dieux, ayant le même attribut magique en se transformant en femme et si elle a neuf queues, ce serait un renard à neuf queues, donc un monstre (1) voir un démon supérieur. Selon le temps, l’époque, la culture, un renard à neuf queues naît avec une seule queue, mais à mesure qu'il grandit, sa queue se fend ou, dans certains cas, il a neuf queues dès la naissance. Petite anecdote. En-dehors de cette tradition mythique et légendaire, le mot « renard » est lui-même principalement utilisé en Chine classique et moderne, pour dénigrer les personnes rusées, en particulier les agents perfides au sein du gouvernement et jadis, ceux du palais impérial (11). 

Bestiaire, mythologie et traditions.  

En Chine, les renards sont des animaux appartenant au yin et ils sont principalement actifs la nuit. Même les renards ordinaires hors du domaine des légendes, étaient considérés comme des animaux spéciaux dotés d'une intelligence comparable à celle des humains. En ce qui concerne la femme renarde, sous la dynastie Qing, elle était un symbole de prospérité et d'abondance, vu comme un monstre de bon augure. Parmi les monstres renards de Chine, le plus célèbre en matière de renards à neuf queues ou femme renarde, est Dalgi (妲己) (11). Elle incarne tout à la fois l'image de la méchante fille, de la succube, de la femme fatale et de la sorcière mangeuse d'hommes. En somme, elle est une femme libre, donc dangereuse dans une culture ou les femmes, pour espérer obtenir un bon mariage, devaient se ligoter les pieds et vivre toute leur vie durant, d’atroces douleurs (12). Dalgi apparaît alors à juste titre comme une femme maléfique et dangereusement attirante (13). Cependant, même en Chine, après que Dalgi soit devenu célèbre, les renards n’étaient pas toujours perçus négativement. À l’époque, le renard était un animal vénéré à égalité avec l'un des « quatre pouvoirs 四靈 (sìlíng) » (14). 

Sa popularité était si présente qu'il était considéré comme un dieu presque omnipotent. En particulier, son statut de dieu de la richesse faisait en sorte qu’il était vénérée dans les boutiques, les restaurants et les salles de jeux. Il est même inscrit non seulement dans le secteur privé comme je viens de l’expliquer, mais aussi à côté des trésors des palais et des bureaux gouvernementaux où il semble avoir assumé le rôle de gardien de l'argent et des documents officiels, ainsi que de protecteur des murs entourant la ville. Dans la mythologie chinoise, une femme renarde peut atteindre le niveau du Tigre céleste : cette bête spirituelle à la fourrure dorée est la position la plus élevée qu'un renard puisse atteindre. Ils travaillent ainsi au Palais du soleil auprès de la Déesse Xihé (15) et au Palais de la Lune. On dit que puisqu’ils vivent dans un palais dans le ciel, ils ne feront jamais de mal aux humains, mais s’ils le font, quelque chose de terrible pourrait se produire, car ils ont au moins le pouvoir d’un dieu de classe inférieure (16). Tous les renards ne deviennent pas des dieux renards. Dans la mythologie chinoise, pour qu’un renard devienne membre, il doit réussir un examen écrit et supervisé par la Déesse Xihé et qui a lieu une fois par an. L’examen ne peut être tenté qu’une seule fois et si le renard échoue, il restera un démon sa vie durant, sans jamais pouvoir dépasser son statut de femme renarde. Un simple renard qui souhaite devenir un démon femme renard, doit posséder une intelligence supérieure par rapport à ses congénères et apprendre la langue de tous les oiseaux du monde. Il s'agit d'un processus d'apprentissage du langage humain, et en apprenant davantage les compétences de déguisement, il peut se transformer en humain. À partir de sa transformation en femme renard, le monstre a un besoin vital de l’homme pour une raison simple : voler l’énergie humaine pour se l’approprier et développer ses propres pouvoirs magiques, mais aussi rester éternellement en vie et jeune. Le meilleur moyen d’obtenir l’énergie humaine, se passe à travers une relation charnelle avec un humain. Naturellement, il existe des renards mâles et femelles, tout comme ils sont capables d’accouplement homosexuel. Il est très difficile de résister à l’attirance de ces êtres. Si vous êtes possédé par eux, même si vous connaissez leur identité, vous ne pourrez pas surmonter leurs désirs. 

La légende raconte que même si un moine taoïste fort, essayait de les arrêter, il finirait par perdre toute son énergie vitale et mourrait. Dans de très rares cas, il existe des démons renards qui se souviennent d'une relation amoureuse en particulier et ont soif d'un amour sincère avec une de leur victime afin de vivre une vie comme les humains, mais à cause de leur éternité, la plupart d'entre eux s'approchent simplement pour réaliser un rêve : Devenir un dieu. Si toutefois un enfant naît de cette union, l’enfant sera à son tour un démon. 

Coexistence avec les femmes renardes :  

Les contes, mythes et légendes nous en apprennent beaucoup sur ces êtres. Lorsqu'un renard poli de passage et un propriétaire de bonne humeur se rencontrent, une assez bonne coexistence semble s'établir dans les faits. Même si le renard n'a pas l'intention de nuire au propriétaire, le démon s’attaquera à l’humain si ce dernier est soit trop méfiant, voire hostile. Bien sûr, il y a aussi un problème avec le côté femme renarde qui insiste pour s'installer et vivre dans un endroit précis pour une multitude de raisons qui lui sont propres. Si la femme renarde parviens d'une manière ou d'une autre à vivre en tant que locataire et propriétaire amical, ce n'est pas une perte pour les humains, puisque la femme renarde agit non seulement comme un compagnon du propriétaire, mais aussi comme une conseillère dotée de pouvoirs magiques. Il y a aussi des histoires d'une femme renarde qui aime l'alcool, qui rencontre un homme qui aime l'alcool, se lie d'amitié avec lui et lui prodigue des conseils. On dit que même les femmes renardes qui ont des pouvoirs taoïstes élevés et qui ne craignent pas les moines taoïstes, ne peuvent pas se débarrasser complètement de leur instinct de chasseur. Pour cette raison, ils craignent les chiens de chasse et des faucons et il a y fort à parier, qu’elles n’hésiteront pas à les tuer. En Chine, les renards ne sont pas des animaux ordinaires, mais des créatures spirituelles dotées de la même intelligence que les humains. Par conséquent, il n'est pas considéré comme facile de chasser les renards qui ont accumulé des pouvoirs magiques grâce à un travail acharné. Ces croyances sur les animaux sont très répandues en Asie. La croyance selon laquelle les tortues et les carpes vivent sous forme humaine dans le Palais du Dragon, ou que les hirondelles agissent comme des humains dans leur propre pays, ne se limitait pas à la Chine. 

La perle magique. 

Voici une petite histoire folklorique du peuple Hakka que me racontait mon grand-père : dans un village appelé, Wenhwajin à Haichang, dans la province du Zhejiang, un couple formé d’une femme renarde et d’un homme renard, sont venus vivre au deuxième étage de la maison d'un homme riche qui louait l’endroit. Bien que les renards n'aient fait aucun mal autre que demander de l'alcool, le propriétaire, suspicieux de voir deux si belles personnes au physique si délicat, avait décidé d'appeler un moine. Les renards, qui ont le pouvoir magique de voir à des centaines de kilomètres, le savaient et le lendemain, ils ont attaqué le moine qui s’enfuit. Le propriétaire de la maison, mis au courant, était satisfait d’avoir vue juste. Il était un magistrat de Haichang, et doté d'un pouvoir taoïste supérieur, mais il se savait faible face au couple de démons. Il décida de faire appel à un très puissant moine taoïste, mais les renards invoquèrent un dieu du ciel et finalement, ce moine s’enfuit à son tour. Finalement, le propriétaire, bon joueur, leur donna la maison, puisqu’ils n’avaient pas au départ fait de problèmes, mais que c’est son attitude qui les provoqua, bien conscient qu’ils auraient pu le tuer, lui et les autres intervenants. Après plusieurs mois, le propriétaire tomba gravement malade. Aucun médecin ne fut capable de le soigner et il ne lui restait plus que quelques heures à vivre. Le couple de démons arriva et la femme renarde sortie une perle rouge de sa bouche la déposa sur la poitrine du propriétaire, qui fut guéri en quelques minutes. 

Toujours d’après la légende, ces perles sont un concentré de pouvoirs magiques acquits grâce à l'accumulation de pouvoir spirituel. Elles apportent la connaissance et la guérison. Au Japon, le Hoshu no Tama du sanctuaire Inari (17), semble avoir une signification similaire à celle des perles utilisées pour les chapelets bouddhistes. La croyance dans les pierres précieuses, comme le jade en Orient et les rubis en Occident, sont imprégnés du pouvoir de l’immortalité, de richesses et de renommée, ce qui n’est donc pas une exclusivité propre à la culture asiatique et surtout chinoise. L'anthrax présenté dans "El libro de los seres imaginarios" de Borges (1967), est un type de bijou cryptide (18). La célèbre pierre philosophale est également largement connue comme une pierre précieuse rouge. Autre conte Hakka sur les femmes renardes. Un conte dans lequel un monstre criminel détruit intentionnellement les familles et la société, épouse un humain : un homme nommé Wang Lu a disparu et a été retrouvé dans une tombe vide. Son apparence ressemblait à un renard, il ne pouvait donc pas communiquer avec les autres et a seulement crié le nom Ai Hua (19). Finalement, il reprit ses esprits et expliqua qu'il avait rencontré une femme renarde nommer ainsi dans un bordel et qu’il en était tombé follement amoureux d’elle. Elle s’était pourtant fait passer pour une prostituée pour s’assurer de prendre facilement l’énergie des hommes sans risquer que l’un d’eux ne tombe amoureux d’elle. Mais ce qui arriva avec lui. Mais elle tua presque toute sa famille lorsque ceux-ci voulaient persuader Wang Lu de la quitter. Il décida de la tuer à son tour, mais ne pouvait rien contre elle. Elle le tua pendant le combat et le ressuscita avec sa perle magique, ne lui laissant comme souvenir, qu’une mèche de cheveux. 

J’espère que toute mes explications vous ont plus. Pour ceux qui ont eu la chance de regarder la superproduction, 47 Ronin avec Keanu Reeves qui incarne Kai, la comédienne japonaise Rinko Kikuchi joue le rôle de Mizuki, est une kitsune, c’est-à-dire, une femme renarde.

Embun DH.


Notes et références.

1 : rarement écrit 狐狸精 (Hulijing) qui fait plutôt référence au renard comme un monstre, bien que les idéogrammes puissent généraliser l’ensemble des monstres renards. Il peut aussi être écrit 九尾狐 (Jiuwěihú) comme le renard a neuf queues. 

2 : https://en.wikipedia.org/wiki/Classic_of_Mountains_and_Seas 

3 : https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode_des_Printemps_et_Automnes 

4 : https://en.wikipedia.org/wiki/Yuan_dynasty 

5 : https://zh-wikisource-org.translate.goog/zh-hant/%E5%85%A8%E7%9B%B8%E5%B9%B3%E8%A9%B1?_x_tr_sl=zh-TW&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=en&_x_tr_pto=sc 

6 : https://en.wikipedia.org/wiki/Tamamo-no-Mae 

7 : https://en.wikipedia.org/wiki/Journey_to_the_West 

8 : https://en.wikipedia.org/wiki/Peranakan_Chinese 

9 : https://en.wikipedia.org/wiki/L%E1%BA%A1c_Long_Qu%C3%A2n 

10 : https://en.wikipedia.org/wiki/Three_Sovereigns_and_Five_Emperors 

11 : Mille caractères (千字文) est un poème chinois appartenant aux examens des quatre langues des anciens fonctionnaires impériaux et un manuel d'écriture. L'auteur est Zhou Xingshi (周興嗣, 470-521), un érudit qui vécut sous le règne de l'empereur Yang Wu des dynasties du Nord et du Sud en Chine. Dans ce poème, le personnage du nom de Dalgi, la concubine favorite du roi, a séduit le roi Zhou d'Eun, ce qui a bouleversé le pays. Dalgi est alors insulté de « bâtard comme un renard à neuf queues ». 

12 : https://en.wikipedia.org/wiki/Foot_binding 

13 : Gao Chong-hu (古冢狐) est une œuvre de Bai Juyi, poète de la dynastie Tang en Chine, dans lequel il décrit une femme renarde : "La renarde de Gochong est belle et sage. Lorsqu'elle se transforme en épouse, elle a un beau teint, ses cheveux sont comme un nuage et son visage est maquillé. ... Au fil de la journée et alors que le trafic de personnes ralentit, elle se roule ou danse et pleure. Ses sourcils bleus sont relevés … elle a un beau visage en forme de fleur, et soudain elle sourit et montre toutes sortes de choses agréables, et neuf personnes sur dix seront hypnotisées quand elles la verront ». 

14 : https://en.wikipedia.org/wiki/Four_Symbols  Il est dit encore de nos jours au sein des communautés Peranakan, que si vous adorez ces dieux animaux, ils vous apporteront la chance. Il s'agit d'une croyance primitive typiquement chinoise qui, si elle est négligée, entraîne pour le croyant, le malheur, le désastre ou l'inquiétude. Depuis le début de la dynastie Tang, les gens adoraient souvent le dieu renard. Jadis, dans les villages, s’organisaient des rites ancestraux pour prier la bonne chance. À l’époque, il y avait un proverbe qui disait : « Un village ne se construit pas sans renard ». 

15 : La déesse Xihe est l'épouse de l'empereur Jun Elle est née le dixième jour et se baigne souvent au soleil. Xihe contrôlait le rythme du temps, faisant avancer le soleil d'est en ouest chaque jour. En raison de cette capacité inhabituelle, Xihe est devenu la personne qui a créé le calendrier dans les temps anciens et appris l’heure aux hommes. Au pied de la montagne Tiantai, à Rizhao (province du Shandong), se trouve un temple Lao Mu qui vénère encore la déesse Xihe. Les habitants l'appellent Xihe Lao Mu. 

16 : acquérir de telles connaissances et pouvoirs donne accès a l’immortalité et une présence auprès des dieux. 

17 : https://www.britannica.com/topic/Inari 

18 : ne pas confondre avec son homographe qui est un agent pathogène. 19 : Ai (爱) est un prénom féminin qui signifie « amour et affection » au sens filiale.

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